Après la canicule des derniers jours, les premières pluies sont arrivées sur ma commune.
Toute la nuit et toute la matinée sans discontinuer, j'ai du attendre l'après midi pour ma petite randonnée.
Du coup, entre deux averses, je choisis un parcours court de manière à pouvoir rentrer rapidement en cas de déluge, et c'est vers les étangs de la commune que je me dirige.
A cette heure de l'après midi il n'est pas rare que quelques oiseaux de type bulbucus ibis (héron garde bœuf) se regroupent dans la végétation bordant l'eau pour y passer la nuit.
Effectivement, alors que j'arrive sur mon point d'observation, une petite colonie s'élance vers le ciel, avant d'aller se poser sur les branches d'un arbre mort. Le ciel est noir d'encre, le contraste avec leur plumage blanc est saisissant. Ils sont loin, mais j'aime le tableau proposé.
Voyant que je ne pourrais aller plus avant vers eux, je scrute la surface ridée de l'eau afin de voir si quelques canards ou ragondin n'auraient pas décidé de faire le tour des roselières.
Rien à l'horizon...
Soudain, mon regard est attiré par une grosse forme qui émerge des joncs : c'est un oiseau, assez compact, que je n'aperçois que de dos. Il se déplace lentement, le vent est pour moi. Je m'approche un peu, en essayant de ne pas me faire démasquer.
Soudain, l'oiseau tout compact se déploie, et je constate avec étonnement qu'il s'agit de mon ami le Héron gris.
D'habitude il est particulièrement farouche, et je n'ai pas trop l'occasion de l'approcher de si près.
Il longe la berge, scrutant les petits poissons qui passent à portée de son bec puissant. Il s'ébroue, les plumes du cou et de la tête se relevant, il a l'air énorme, on dirait un hybride d'autruche et d'oie. Il perd un peu de son élégance naturelle je trouve ... il est pataud, je pense à un juvénile.
Il se redresse enfin, déployant son long cou.
Il finira par me détecter et partira d'un grand battement d'ailes.
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